Nombreux sont les opéras, pièces instrumentales ou vocales qui s’appuient sur les mythes de l’Antiquité. La France baroque ne fait pas d’exception à la règle, bien au contraire : les compositeurs de la Cour de Versailles remettent au goût du jour ces personnages légendaires. La diversité et la profondeur des profils psychologiques de ces héroïnes et héros ainsi que les conflits intérieurs qu’ils traversent sont autant de thèmes captivants pour la haute société des salons. Les destins exceptionnels des personnages fournissent aux compositeurs les ingrédients parfaits pour varier leur palette d’affects et d’expression : amour, colère, tendresse, désespoir… Pendant plus intime de la tragédie lyrique, la cantate se concentre sur un seul destin ou épisode mythologique. Ainsi, en 1708, le compositeur André Campra publie la cantate « Arion » pour dessus, flûte allemande et basse continue, dans laquelle il dépeint le poète et musicien grec éponyme, personnage mi-historique mi-légendaire. Dans sa cantate « Ariane et Bacchus » publiée en 1728, Montéclair, l’un des maîtres du genre, dépeint une Ariane offensée, désespérée et finalement, consolée par un nouvel amour. Loin de se borner à la musique vocale, le programme rend hommage à la musique instrumentale des grands maîtres de l’époque qui composent en s’inspirant du mythe tel le célèbre François Couperin. Passions et émotions garanties.
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